1.5.08

Les Ouighours, les oubliés des médias

Alors que les Tibétains sont devenus les symboles médiatiques de la répression chinoise, les Ouïghours, peuple musulman de la province du Xinjiang, captent beaucoup moins l’attention.

Issus d’un peuple nomade centre-asiatique, de langue turcophone, sédentarisés dans l’ouest de la Chine actuelle, puis convertis à l’islam au Xème siècle, les Ouïghours n’ont pas grand chose en commun avec les Han, ethnie majoritaire chinoise. La région devient une province chinoise en 1884, mais jouit d’une quasi-autonomie jusqu’en 1949 et l’arrivée au pouvoir des communistes qui entament un processus de « sinisation » de cette province : arrivée massive de Han (dont la part dans la population de la province est passée de 6 à 37% entre 1949 et 1990), remplacement de l’alphabet arabe par l’alphabet latin pour limiter les échanges, jugés subversifs, avec les Républiques musulmanes d’ex-URSS, mise à l’écart de certains dirigeants, destruction de mosquées, etc. Face à cette négation de leur culture et aux discriminations dont ils sont victimes, le désir d’indépendance des Ouïghours s’est accentué. Il s’est en outre renforcé avec l’effondrement de l’Union soviétique et l’accession à l’indépendance des Républiques turcophones d’Asie Centrale (Kirghizstan, Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan). Mais la répression elle aussi s’est durcie, de la part d’un gouvernement paranoïaque et tyrannique qui, depuis les attentats du 11 septembre 2001, multiplie les emprisonnements, tortures et condamnations à mort au nom d’une prétendue « lutte contre le terrorisme ».

Le Piaf n°24 – Mai 2008

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