Maïlouou Souou, petite bourgade du Kirghizstan, est devenue célèbre pour ses montagnes. Mais celles-ci n’attirent aucun randonneur : ce sont des montagnes de verre, de 10 à 12 mètres de haut. Ces dangereux terrils sont les vestiges de ce qui fut la plus grande usine d’ampoules de l’ex-URSS. Aujourd’hui, 5000 à 8000 personnes par jour viennent risquer leur vie pour récupérer les fils de nickel soudés au culot des ampoules. Quelques euros en guise de « rémunération » et l’essentiel du profit pour le négociant allemand qui a découvert le filon. Les conditions de travail ? 27 personnes mortes sous une avalanche d’ampoules en 3 ans, de la poussière de verre qui se dépose dans les bronches et les poumons, l’humiliation, l’alcoolisme et des collégiennes qui viennent se prostituer sur cette scandaleuse décharge. Et avec ça, une bonne dose de radioactivité : le site était jadis une mine d’uranium, celui-là même qui servit à fabriquer la première bombe atomique soviétique.
Le Piaf n°16 - Juillet / août 2007
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