Je me lève, le maître d’hôtel m’offre le petit dej dans le salon. Peu à peu, des gens s’approchent de moi et je me retrouve au centre d’une mystérieuse conversation en turc. Tous les regards sont braqués sur moi. Je sens bien que je dois m’exprimer. J’ai l’impression d’être un ministre qui sort sur le perron de l’Elysée après une réunion de la plus haute importance : la foule de micros attend une déclaration, n’importe laquelle. « Istanbul, j’adore, mais Ankara, c’est pas terrible ». Je ne pouvais pas trouver mieux pour déclencher un vaste débat sur une question sensible et insoluble : quelle est la vraie capitale de la Turquie ? J’attends que les esprits se calment en avalant une généreuse part de brioche locale et en sirotant mon thé, puis je m’éclipse.
Arrivée à Konya, je rencontre Ali, un instituteur qui parle très bien français. Je passe un après-midi passionnant en sa compagnie, puisqu’il me guide dans toute la ville, m’entraine dans le musée archéologique de la ville, m’éclaire sur toutes les périodes de l’histoire turque. Nous voyageons dans l’empire romain, dans l’empire seldjoukide dont Konya était la capitale, dans l’empire ottoman… pour finir par disserter autour d’un thé sur la religion, l’amour, l’évolution des mœurs, etc. Ali est un musulman qui ne trouve pas particulièrement choquant que l’homme soit autorisé à avoir 4 femmes. Mais Ali est aussi un turc qui est contre le voile, pour la libération de la femme, ou plus exactement : pour que l’homme puisse se rincer l’œil.
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