Assos, un petit village de pierres dominant la mer Egée du haut de son imposante falaise. Arborant fièrement un drapeau turc en son point culminant, il semble faire un pied-de-nez à l’île grecque d’en face (Lesbos) et à l’histoire.
L’endroit idéal pour commencer le récit d’un voyage sans fin. Un voyage pour quoi, me direz-vous ? Un voyage pour toucher des frontières. Celles des nations, celles des religions, celles de l’homme, celles du Moi, les miennes… Une exploration, certainement plus intérieure que touristique. Un voyage pour oublier, pour m’oublier. Un départ pour revenir, un détachement extrême pour mieux m’attacher, un voyage de nomade pour une vie de sédentaire. Glisser sur la terre, sans jamais m’agripper aux branches. Etre touchée, émue, séduite par des endroits, des rencontres. Puis les quitter, poussée par le seul désir de la découverte et n’obéissant qu’à ma propre liberté.
J’ai quitté la douce folie d’Istanbul. Istanbul… qui dégage une atmosphère à la fois paisible et envoûtante, malgré les 15 millions d’habitants qui conduisent comme s’ils faisaient une partie géante d’auto-tamponneuses. Des minarets pointés vers le ciel, des mosquées rougissantes au coucher du soleil, une dense déambulation de visages contemplatifs, eux-mêmes contemplés par des visages assis qui boivent du thé sur des petits tabourets soigneusement alignés dans la rue à cet effet.
Me voici seule, désormais, seule devant un espace infini, une temporalité nouvelle, une route inconnue. Me voici au moment exact où le voyage se distingue des vacances.
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