16.8.05
Qazvin (Iran), le 16 août 2005
A Qazvin nous avons rencontré Mohammed, un étudiant en électronique qui a été accepté dans la meilleure université de Floride en 2004 mais qui n’a pas pu obtenir son visa pour raison de tensions diplomatiques. Sa sœur, Leila, parle un anglais impeccable et nous a lancés sur le vaste sujet des mœurs… D’une nature très curieuse, comme la plupart des Iraniens, elle se pose un tas de questions sur la jeunesse occidentale, l’amour « libre », l’homosexualité, le sida, la musique, la famille, etc. Tout y est passé. On sentait chez elle une sorte de fascination mêlée à une franche incompréhension, qui résumait assez bien toutes les contradictions de la jeunesse iranienne progressiste. Prête à toutes les questions, mais pas prêtes à toutes les réponses… Elle avait un regard assez impitoyable sur le peuple iranien : pour elle, le pire peuple de cette planète… Selon elles, les gens qui nous accueillent le font par curiosité malsaine, pas par un sens développé de l’accueil. Ils sont « double-faced », menteurs, alors que nous, Occidentaux, nous serions sincères, honnêtes, intègres. Hum. Cela dit, je perçois ce qu’elle entend par « double-faced » : le pire et le meilleur de l’humanité dans un même peuple. La plus grande finesse d’esprit et la plus grande fermeture parfois, le gentleman poli et le gros lourd pervers, etc. On ne sait jamais à quoi s’attendre, on ne sait pas si on doit se méfier, on ne sait pas quelle attitude adopter.
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