Le lac Balkhash est un immense lac qui s’étend sur 17 400 km² au sud du Kazakhstan. A l’instar de la mer d’Aral, il est malheureusement en train de s’évaporer… notamment à cause de la surexploitation par la Chine d’un des fleuves qui l’alimentent : l’Ili.
Mais avant d’être un souci écologique, le lac Balkhash est, pour les Kazakhs, un lieu de détente. J’ai souhaité aller me détendre moi aussi. Objectif : la plage de Lepsi, théoriquement la plus directement accessible depuis Almaty.
Je monte dans le train à 14h30, un billet pour Lepsi en poche. C'est parti pour 10 heures de...
Le train est censé s’arrêter à Lepsi à 1h du matin. Le chef de wagon est censé m’avertir. Préssentant que les choses allaient mal se passer, je ne ferme pas l’œil et à minuit et demi je suis aux aguets. Le chef de wagon se marre en me voyant debout : « ahhh tu t’inquiètes hein ! T’as peur que je t’oublie ! ». Euh… oui, un peu. Mais selon lui, j’ai le temps…. A 1h, le train ne marque pas d’arrêt. Il s’arrête un peu plus tard mais selon le chef de wagon, ce n’est pas Lepsi. Puis il ne s’arrête plus… Des passagers éveillés entament la conversation, me demandent où je vais, etc. Je leur explique la situation. Ils appellent le chef de wagon qui se joint à la conversation. Ca discute, ça discute… pour arriver à la conclusion qu’on a certainement dépassé Lepsi depuis un bon bout de temps. En même temps, selon eux, c’est beaucoup mieux ainsi, car à Lepsi même il n’y a ni hôtel ni taxi… j’aurais débarqué en pleine nuit dans un village au milieu de nulle part. Le lac et les hôtels sont à 20 km.
Bref, à les écouter, je suis soulagée d’avoir loupé l’arrêt. Je descends à la station suivante, à 3 heures du matin. Deux passagers m’aident à trouver où dormir : en fait, il n’y a pas trop le choix, seulement 4 lits dans la gare, dans deux chambres qui ne ferment pas. Une dame m’installe gentillement, et m’aide à planifier la suite : « tu veux aller au lac Balkhash ? Ah ben il faut aller à Lepsi… » « Hum… j’en viens… » « eh ben il faut y retourner, il y a un train demain à 7h30, je te réveillerai ». Ok. De toutes façons je ne ferme pas l’œil de la nuit. Une chambre qui ne ferme pas, dans une petite gare en plein milieu du Kazakhstan, des chiens qui hurlent dehors… l’atmosphère n’est pas tout à fait apaisante.
A 7h30 je suis debout, 1h30 plus tard le train arrive, il n'y a plus de place théoriquement mais ce n'est pas un problème : il suffit de donner un peu d'argent à un chef de wagon et on monte. C'est la version kazakhe du surbooking.
Le chef de wagon soudoyé est très sympa. Il m’installe dans sa cabine, sur son siège, et lui reste debout. Il m’offre du thé, me fait la conversation… Adorable. Tout en l’écoutant, j’avale mon petit dej : une soupe de nouilles chinoises. Mmmm…
2 heures plus tard, je descends enfin à Lepsi. Petit bled… Le chef de gare me trouve un chauffeur, et voilà que je débarque enfin dans une station balnéaire kazakh : 2-3 blocs de maisons qui font office d’hôtel, 5 yourtes, et la plage. C’est tout. Pas un café, pas un resto, rien. Je m’installe dans une chambre du seul hôtel qui a l’électricité. Au programme, ben… pas trop le choix : plage. Il y a là quelques familles kazakhs en vacances. 10 pékins à tout casser.
L’endroit est à la fois surréaliste et magnifique, mais une journée me suffira amplement. Le lendemain, je pars vers d’autres horizons.
La steppe, ca fait le meme bruit que la neige... si, si... bon, presque
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